Relaxe ou prison le procès de Nicolas Sarkozy touche à sa fin, ses avocats ont plaider la relaxe avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. Pour rappel l'ex-président de la République risque sept ans de prison et cinq ans d'inéligibilité.
Coupable ou innocent c’est tout l’enjeu d’un procès déjà historique, le point final de trois mois de débats dont l’issue pourrait faire trembler la République sur ses bases.
Jean-Michel Darrois, le premier des quatre avocats de l'ancien président de la République à s'adresser au tribunal correctionnel de Paris. "Pourquoi le parquet a-t-il été si violent, si éloigné de sa mission ? Parce qu'il s'adressait au tribunal de l'opinion", a lancé Jean-Michel Darrois, un des 4 avocats sous l'œil de l'ancien président accompagné de ses proches qui n'a eu de cesse de clamer son innocence en trois mois d'audience.
Alors que le 27 mars, le Parquet national financier a réclamé sept ans d'emprisonnement, 300 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité à l'encontre de l'ancien président de la République, l'objectif pour Jean-Michel Darrois est de faire oublier l'"outrance" de cette peine, ainsi que, selon lui, les "mots choisis pour bouleverser Nicolas Sarkozy et frapper l'opinion". "Ce qui est grave, c'est le tableau qui a été peint, par le parquet" de son client, affirme-t-il mardi après-midi. "En s'adressant à l'opinion, il voulait salir Nicolas Sarkozy", lâche-t-il d'un ton laconique. "On veut entretenir l'image d'un Nicolas Sarkozy malhonnête, voyou, cupide, peu respectueux des lois de la République", regrette l'avocat âgé de 77 ans.
Dans leurs réquisitions, les magistrats du PNF ont réclamé des condamnations pour les 12 prévenus et ont désigné Nicolas Sarkozy comme le "véritable décisionnaire et commanditaire" du "pacte de corruption", qualifié d'"inconcevable, inouï et indécent", noué avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, "l'un des dictateurs les plus infréquentables", afin de financer sa campagne électorale victorieuse. Des mots ont mis l'ex-chef de l'Etat en colère, voire l'ont ulcéré, mais ne l'ont pas abattu, rapporte son entourage.
Le jugement sera ensuite mis en délibéré, à une date fixée à l'issue de l'audience. Le tribunal ne se prononcera pas avant plusieurs mois sur la culpabilité ou l'innocence de Nicolas Sarkozy.
Raphaël Uzan