ISRAËL MENACÉE D’EXCLUSION DE L’EUROVISION

Pour la première fois, la question est officiellement débattue, à la demande de quatre pays membres, l’Islande, l’Irlande, la Slovénie et l’Espagne, qui réclament l’exclusion de l’Etat juif en raison de la guerre à Gaza.

Jusqu’ici, les décisions relatives à la participation d’Israël étaient prises à huis clos par la direction de l’UER. Ce débat public constitue donc une rupture majeure. Les radiodiffuseurs à l’origine de la demande estiment que la présence d’Israël est incompatible avec les valeurs de l’Eurovision, au regard notamment des accusations de «génocide» et de «nettoyage ethnique » portées contre Israël toujours en cours d’examen par la Cour internationale de Justice.
Les opposants à la participation israélienne invoquent également le précédent de l’exclusion de la Russie en 2022, estimant que, depuis deux ans, la présence d’Israël a provoqué des divisions et nui à la compétition ainsi qu’à ses artistes. Ils soulignent cependant une différence notable : contrairement au cas russo-ukrainien, la Palestine, avec laquelle Israël est en guerre, ne participe pas à l’Eurovision.
Autre élément fragilisant la position d’Israël : un projet de loi actuellement débattu à la Knesset, visant à restreindre l’indépendance de la société publique de radiodiffusion. Une telle réforme, si elle était adoptée, pourrait enfreindre les principes d’adhésion à l’UER, qui repose sur l’autonomie des radiodiffuseurs par rapport aux pouvoirs politiques.
Aucun vote n’est prévu à l’issue de cette réunion, mais le débat marque un tournant. Pour la première fois, l’avenir d’Israël à l’Eurovision semble véritablement remis en question.

Elisa Bensimon