Turquie : la Knesset débattra de la reconnaissance du génocide arménien

24 mai 2018 - 19:00

Les députés de la Knesset ont débattu de la reconnaissance du génocide arménien au parlement, alors que les relations avec la Turquie sont au plus bas en raison des affrontements meurtriers à la frontière de Gaza.

La proposition de la dirigeante du parti Meretz, Tamar Zandberg, appelle à un débat. Il est question de savoir si l’État juif devrait reconnaître le génocide de 1,5 million d’Arméniens par les Turcs ottomans il y a 103 ans. Elle a été appuyée par 16 députés dans un hémicycle presque vide, sans que personne ne s’y oppose.

Le Président de la Knesset, Yuli Edelstein, a de nouveau exprimé son soutien à cette mesure. Mais il a également exprimé son malaise face aux appels publics à reconnaître le génocide simplement pour embarrasser la Turquie et le président Erdogan.

Tamar Zandberg a appelé tous les partis politiques israéliens à soutenir la reconnaissance. Selon ses propos « il y a des choses qui sont au-dessus de la politique, et il y a des choses qui sont au-dessus de la diplomatie”.

La majorité est d’accord avec elle, du reste, et la coalition au pouvoir n’a pas envoyé un représentant pour contrecarrer la demande de Tamar Zandberg.

La date du débat en séance plénière n’a pas encore été annoncée.

En dépit de la position officielle d’Israël, des hommes politiques ont, par le passé, exprimé leur soutien à la reconnaissance des atrocités.

En 2016, la Commission pour l’éducation à la Knesset a officiellement reconnu le génocide et a appelé le gouvernement à faire de même.

Le refus d’Israël de reconnaître le génocide arménien a jusqu’à présent survécu à plusieurs débats à la Knesset et même aux efforts d’un ancien ministre de l’Education pour intégrer le sujet dans les programmes scolaires.

Le dernier débat a eu lieu alors que les relations entre Israël et la Turquie se sont considérablement détériorées à la suite des affrontements de la semaine dernière à la frontière entre Israël et Gaza.

Le président Turc a également eu un échange cinglant sur Twitter avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il l'a accusé d’avoir « le sang des Palestiniens » sur les mains. Benjamin Netanyahu l’a accusé en retour de soutenir le Hamas et d’être un partisan des « massacres et de la terreur ».

Le vice-ministre de la diplomatie américaine Michael Oren a décrit la crise actuelle avec la Turquie comme la plus grave depuis qu’Israël et la Turquie ont signé un accord de réconciliation en juin 2016. Cet accord visait à améliorer leurs relations diplomatiques après des années de relations glaciales, aggravées par une lutte acharnée entre les militants turcs et les soldats israéliens à bord d’un navire à destination de Gaza en 2010.

Sophie Dias

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