Sciences Po, la réponse agacée des directeurs et doyens après la « visite inopinée » de Gabriel Attal

19 mars 2024 à 17h49

Leur colère était restée contenue pendant plusieurs jours mais lundi 18 mars, elle a éclaté : dans un message interne dont Le Monde a eu connaissance, les doyens des écoles, directeurs des centres de recherche, des départements de Sciences Po ainsi que les membres élus de la faculté permanente du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) ont dit leur « profonde émotion », à la suite de la « visite inopinée » du premier ministre lors de la séance du conseil d’administration de la fondation, le 13 mars.

A la surprise des membres de ce conseil, Gabriel Attal s’était invité en pleine réunion avec la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, pour dénoncer une « dérive liée à une minorité agissante et dangereuse à Sciences Po » qui ferait que « le poisson pourrit par la tête ».

Profondément choqués par cet épisode, les 29 signataires, parmi lesquels Sergueï Gouriev, le directeur de la formation et de la recherche, ont tenu à mettre les choses au point. « Aucun responsable politique ne saurait s’arroger le droit de dévaloriser les principes fondamentaux d’indépendance et de liberté académique, telles qu’ils sont consacrés par les lois de la République, écrivent-ils. Rappelons que la liberté académique garantit le droit d’enseigner et de mener des recherches en toute indépendance, sous le contrôle et la supervision des pairs mais sans ingérence de quelque autorité extérieure que ce soit, y compris l’Etat. »

Yann BOUSQUET

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