Retraites, proportionnelle, budget 2025... ce qu'il faut retenir de la déclaration de politique générale de François Bayrou

14 janvier 2025 - 18:51

Réforme des retraites, budget 2025, immigration... François Bayrou a pris la parole cet après-midi dans un hémicycle très dissipé.  Le Premier ministre, a détaillé les priorités de son gouvernement. 

"84% des Français jugent que le gouvernement ne passera pas l'année. Il m'arrive même de me demander où les 16% restants trouvent la source de leur optimisme." Non sans un peu d'humour, François Bayrou a détaillé ses priorités durant 1h30.  

Au début de son allocution, le chef du gouvernement a exigé "la libération" des otages retenus à Gaza et notamment des deux Français, Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi. Par ailleurs, un accord de libération des otages pourrait être signé dans les prochaines heures entre Israël et le Hamas donnant lieu à une libération de 33 otages.

 Sur le sujet brulant Bayrou rabat les cartes et remet en chantier la réforme des retraites

Pas de suspension. Alors que la gauche en a fait une condition de non-censure, François Bayrou a confirmé, qu'il ne suspendrait pas la réforme de 2023 adoptée par 49.3 par Elisabeth Borne, préférant profiter d'"une fenêtre de tir", alors que la loi de 2023 prévoit que "l’âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026".En lieu et place de cette suspension, le Premier ministre a annoncé deux étapes : d'abord, la Cour des Comptes sera chargée d'une mission flash, qui "s’appuiera sur un constat et des chiffres indiscutables". Il cite notamment les travaux faits par le Haut commissariat au plan, fin 2022. Après cette mission flash, qui ne durera quelques semaines et devrait donner un "résultat précis de l'état du système des retraites", l'exécutif rendra la main aux partenaires sociaux, qui devront discuter lors d'un "conclave" de 3 mois.

 

L'immigration, une "question de proportions"

 Le Premier ministre a également évoqué la question « brûlante sur toute la planète de l’immigration » François Bayrou a mis en avant sa vision « de bon sens » et d’humanité sur la question sous les yeux attentifs de son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau

"C'est d'abord une question de proportion. L'installation d'une famille étrangère dans un village, c'est un mouvement de générosité qui se déploît. La situation est la même que celle que nous connaissons à Mayotte. La présence des illégaux en nombre dans des bidonvilles, au nombre de 80 000 sur 300 000, c'est exactement comme s'il y avait à Paris 500 000 illégaux en bidonville à Paris (...) J’ai la conviction profonde que l’immigration est une question de proportion. Les Mahorais en ont marre."

Des propos qui font vivement réagir les insoumis, en colère.

Seule annonce concrète sur le thème de l’immigration dans ce discours de politique générale : la réactivation d’un comité interministériel de contrôle de l’immigration.

 Autre annonce importante des "efforts budgétaires" sont a fournir à tous les niveaux

 Le chef du gouvernement a évoqué la situation budgétaire du pays, affirmant que la "dette est une épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social". "Tous les partis de gouvernement" ont "une responsabilité dans la situation" d'endettement de la Francea-t-il poursuivi. Concernant le projet de budget, François Bayrou a déclaré viser un déficit public à 5,4% du PIB en 2025.

 Le Premier ministre a annoncé la "création d'un fonds spécial entièrement dédié à la réforme de l'Etat, financé en réalisant une partie des actifs en particulier immobiliers qui appartiennent à la puissance publique". Celui-ci devra permettre "des investissements, par exemple, dans le déploiement de l'intelligence artificielle dans nos services publics".

François Bayrou souhaite "avancer" sur la proportionnelle aux législatives

Sur le plan des institutions, François Bayrou a remis sur la table la question de la réforme du mode de scrutin aux législatives.

François Bayrou a aussi abordé la question de "la démocratie" durant son discours, avec pour objectif "la reconnaissance du pluralisme""Je souhaite proposer que les partis politiques, comme les syndicats, puissent être reconnus comme des mouvements d'utilité publique. Je souhaite aussi la création de la banque de la démocratie", a-t-il lancé, "pour que le financement des partis politiques et des campagnes ne dépende plus de choix de banque privées". Une idée qu'il avait défendue en 2017, lors de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron et lors de son bref passage au ministère de la Justice.

Raphaël Uzan 

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