Dimanche se tiendra à Paris une grande marche contre la recrudescence des actes antisémites. Une manifestation importante mais pas inédite. La France est déjà descendue à de nombreuses reprises dans la rue pour lutter contre les discriminations à l'encontre du peuple juif.
Oui si on revient un peu dans le passé, les agressions et les drames antisémites ont souvent mené à des manifestations. La dernière en date remonte à 2018 après l’assassinat de Mireille Knoll, une octogénaire juive tuée à Pairs. Des marches blanches sont alors organisées dans toute la France. Et déjà la présence de Marine le Pen et Jean-Luc Mélenchon posait problème.Bousculés, insultés, leur présence n’était pas souhaitée et l’accueil était glacial.
Six ans plus tôt, en 2012, la manifestation s’est faite cette fois dans le calme. 20 000 personnes place de la Bastille et des milliers d’autres partout en France, tous se sont réunis pour rendre hommage aux victimes de Mohammed Merah. Trois militaires, un enseignant et trois enfants juifs sont assassinés par le jeune jihadiste à Montauban et Toulouse. Le grand rabbin de France Gilles Bernheim et l’imam Hassen Chalghoumi étaient déjà côte à côte pour appeler à l’union.
En 2006, c’est le « gang des barbares » qui indigne toute la France. Après avoir été séquestré et torturé par une vingtaine de personnes, Ilan Halimi meurt à l’âge de 23 ans. Un acte insoutenable qui avait poussé une bonne partie de la classe politique à descendre dans la rue.
Le rabbin agressé en 2004, l’incendie de la synagogue à Marseille en 2002, ces affaires jalonnent les décennies passées. En 1990, après la profanation de tombes juives à Carpentras, François Mitterrand défile au milieu des anonymes. Une première pour un président depuis la libération.
10 ans plus tôt, en 1980, un attentat à la bombe dirigé contre une synagogue, rue Copernic à Paris, fait 4 morts. C’est le premier attentat visant des juifs en France depuis la seconde guerre mondiale. La marche du 7 octobre, rassemble à l’époque 200 000 personnes parmi lesquelles des responsables politiques qui défilent en silence pendant 4 heures. Reste à voir si la manifestation prévue dimanche sera aussi fédératrice.
Jérémy Desiderati.