Guerre à Gaza : Amnesty International accuse Israël de "génocide" dans un rapport

05 décembre 2024 à 19h00

Amnesty international a publié ce jeudi un rapport accusant Israël de "commettre un génocide" contre les Palestiniens dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. L'organisation de défense des droits humains appelle la communauté internationale à ne pas en être "complice". Raphael Uzan

Après l'Afrique du Sud qui a déposé en début d’année un recours devant la Cour internationale de justice, c’est au tour d’Amnesty international d’accuser Israël de génocide contre la population palestinienne. Dans un dossier de 300 pages l’ONG appuie ses accusations sur des "déclarations déshumanisantes" de responsables israéliens ainsi que sur des images satellite et des témoignages directs.

Le rapport cite l'exemple de 15 frappes aériennes menées entre le 7 octobre 2023 et le 20 avril 2024, des frappes qui ont tué plus de 300 civils dont 140 enfants, et pour lesquelles l'organisation « n'a trouvé aucune preuve qu'elles étaient dirigées vers des cibles militaires » sans oublier l'imposition d'un "siège total" sur Gaza après le 7 octobre.

Par ailleurs, le blocage de l'aide humanitaire, le déplacement forcé des Gazaouis, et les conditions de vie appuie selon Amnesty de l'intention génocidaire.

Depuis le début de la guerre, la secrétaire générale Agnès Callamard de l'organisation ne cesse de fustiger l’État juif et lance aujourd’hui un cri d’alerte à la communauté internationale "Mois après mois, Israël a traité les Palestiniens de Gaza comme un groupe de sous-humains, indigne du respect des droits humains et de la dignité. Nos conclusions accablantes doivent servir de signal d'alarme à la communauté internationale cela doit cesser maintenant ».

 Suite à ces accusations la réaction d’Israël n’a pas tardé

Le ministère des Affaires étrangères israélien a qualifié l'organisation de "déplorable et fanatique" et son rapport "fabriqué de toutes pièces, et basé sur des mensonges". Dans sa réponse officielle, le ministère souligne que "le massacre génocidaire du 7 octobre 2023 a été perpétré par l'organisation terroriste Hamas contre des citoyens israéliens" et affirme qu'"Israël se défend en pleine conformité avec le droit international".

En tout cas Bernard depuis les terribles attaques du Hamas, l’État juif met en avant son droit de se défendre face à ce groupe terroriste, qu'il a juré d'éradiquer.

Des accusations rejetées par Israël y compris par sa branche locale

Amnesty Israel a aussi rejeté le rapport de sa maison mère qui accuse le pays de « génocide ».  La branche israélienne du groupe international de défense des droits de l’homme a déclaré qu’elle n’a pas été impliquée dans la recherche, le financement ou la rédaction du rapport et qu’elle « n’accepte pas l’affirmation selon laquelle il a été prouvé qu’un génocide a lieu dans la bande de Gaza et qu’elle n’accepte pas les conclusions du rapport ».

Si Amnesty Israël reconnait que la guerre en cours dans l’enclave palestinienne ait atteint des proportions horribles, elle ne pense pas que les événements répondent à la définition du génocide telle qu’elle est strictement énoncée dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.

Depuis la riposte militaire sur l’enclave palestinienne, Tsahal maintient qu'elle prend des mesures pour minimiser les pertes civiles en accusant notamment le Hamas d’utiliser les civils comme « boucliers humains » en plaçant ses installations militaires dans des écoles, des mosquées, des hôpitaux et autres zones résidentielles

Raphël Uzan 

 

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